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Antoine Béclère 

  Delanoë vole dans les plumes de l'APHP  

 

 

Conseil de Paris
 

Delanoë vole dans les plumes des Hôpitaux de Paris
 

BERTRAND DELANOË « communiquera » ce matin sur la santé à Paris, rappelant les grandes lignes de sa politique, en particulier en faveur de la prévention, dans une ville où les principales causes de mortalité prématurée sont, chez les hommes, le tabac, les pathologies respiratoires et vasculaires, l'alcool et le sida et, chez les femmes, le cancer du sein. Mais le maire, dont la marge de manoeuvre est très réduite face au « mammouth » de l'AP-HP (qui contrôle tous les hôpitaux de la capitale), ne va surtout pas se priver de critiquer cette toute-puissante administration et ses projets. Il avait déjà refusé de voter le budget 2004 de l'AP-HP qui prévoyait la suppression de 920 emplois.
 

L'année 2005 ne s'annonce guère plus consensuelle. Dans sa communication, le maire de Paris dénonce très ouvertement un manque de concertation, jugeant « indispensable que le plan stratégique de l'AP-HP 2005-2010 soit élaboré de façon démocratique ». Pas question non plus d'approuver de nouvelles économies. « Même rebaptisées plan de retour à l'équilibre, les économies ne sauraient tenir lieu de base ni de réponse aux problèmes rencontrés », menace-t-il. Bertrand Delanoë soulignera aussi les défis à venir : faire face au vieillissement de la population et rénover un patrimoine hospitalier largement vétuste. La Ville de Paris ne se résoudra pas non plus à laisser « remettre en cause la cohérence médicale dans le domaine périnatal et pédiatrique », en particulier le projet Cochin-Saint-Vincent-de-Paul. « La Ville continuera de s'opposer fermement à l'hypothèse d'un transfert du tribunal de Paris sur les sites de Saint-Vincent-de-Paul et de l'Hôtel-Dieu. »
Une coordination avec « tout le dispositif sanitaire » Concernant l'organisation des urgences, Paris poussera au partenariat entre hôpital, médecine de ville et centres municipaux de santé pour désengorger des services saturés par la « bobologie ». Cette critique en règle se terminera par des exigences sur « l'amélioration du circuit du malade » qui doit être « coordonné, pas seulement à l'intérieur de l'AP-HP, mais avec tout le dispositif sanitaire » et sur le climat social entretenu avec les personnels et partenaires sociaux ! Dans l'opposition, cette attaque en piqué inspire la plus grande distance, comme à l'UDF où l'on s'étonne d'un tel ton, préférant, en matière de santé, « la recherche du consensus » et les propositions constructives, comme la création dans Paris de « maisons de la santé et du bien-être ».

 

 

HOTEL-DIEU (IV e ). Le maire de Paris rappellera aujourd'hui,

lors du Conseil de Paris, son opposition à l'éventuelle extension

du Palais de justice dans cet hôpital.   (LP/FREDRIC DUGIT.)

 

M.C.

Le Parisien , lundi 15 novembre 2004