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Antoine Béclère 

  Attac et le traité Constitutionnel Européen  

 

Résultats de la consultation d’Attac auprès de ses adhérents concernant le traité constitutionnel.

 

Net succès de la consultation d’Attac auprès de ses adhérents concernant le traité constitutionnel.

 

 

Consultation d’Attac sur le traité constitutionnel - 11 décembre 2004

 

Nombre d’électeurs : 29500

Votes reçus : 12609

Suffrages exprimés : 11773

Blancs, nuls : 79

 

Question n° 1 : Etes-vous pour ou contre la ratification du traité constitutionnel européen ?

  Pour : 1275 soit 10,8 %
  Contre : 9890 soit 84 %
  Abstention : 608 soit 5,2 %

 

Question n° 2 : Souhaitez-vous qu’Attac donne des indications de vote ?

  Pour : 8479 soit 72 %
  Contre : 2307 soit 19,6 %
  Abstention : 987 soit 8,4 %

 

 

Attac dit "non" au traité constitutionnel européen et va mener campagne pour le mettre en échec

 

Dès la publication, en juillet 2003, du projet de traité constitutionnel élaboré par la Convention pour l’avenir de l’Europe, Attac avait analysé ce document comme une tentative visant à rendre irréversibles les politiques néolibérales de l’Union en leur donnant un statut « constitutionnel ». Ce verrouillage rendrait caduque toute possibilité de mettre en œuvre des politiques alternatives, quand bien même elles seraient exigées par le suffrage universel, comme cela pourrait être le cas en France en 2007.

Le traité définitif négocié par les Vingt-cinq dans le cadre de la conférence intergouvernementale (CIG), et adopté le 18 juin 2004, a confirmé, et parfois même aggravé cette orientation. Attac avait formulé 21 exigences pour rendre ce traité compatible avec un Europe réellement européenne, démocratique, sociale, écologique et solidaire.

Pratiquement aucune n’a été retenue. Compte tenu de l’ampleur de l’enjeu - toutes les campagnes d’Attac sont directement affectées, voire contrecarrées par les politiques européennes -, le Conseil d’administration a considéré qu’il devait consulter l’ensemble des adhérents de l’association avant d’arrêter sa position définitive. C’est maintenant chose faite.

Deux questions étaient posées, le scrutin ayant été dépouillé publiquement le 11 décembre à l’issue de l’assemblée générale de l’association tenue à Saint-Denis

 

Question n° 1 : Etes-vous pour ou contre la ratification du traité constitutionnel européen ?

 

Réponses :

 

pour : 10,8 % ;

contre : 84 % ;

abstentions : 5,2 %.

 

Question n° 2 : Souhaitez-vous qu’Attac donne des indications de vote ?

 

Réponses :

 

pour : 72 % ;

contre : 19,6 % ;

abstentions : 8,4 %.

 

La participation des adhérents à cette consultation a été exceptionnellement élevée eu égard aux normes associatives traditionnelles : 12 609 bulletins de vote reçus (auxquels il faut ajouter environ 400 autres non encore comptabilisés car les enveloppes correspondantes contenaient aussi d’autres documents, notamment des bulletins d’(adhésion), soit 44 % du total de nos 29 500 adhérents à jour de leur cotisation au 9 décembre 2004. (A titre indicatif, le pourcentage des adhérents d’Attac participant aux votes de l’assemblée générale a été de 17 % en 1999, 18 % en 2000, 13 % en 2001, 25 % en 2002, 20, 3 % en 2003 et 24 % en 2004.)

 

Ces résultats témoignent d’un rejet massif de ce traité. Il va néanmoins de soi que chacun respecte les opinions des adhérents qui n’ont pas fait ce choix et qui conservent toute leur liberté de parole et toute leur place dans Attac. Les uns et les autres se retrouveront unanimement dans le combat contre les politiques néolibérales européennes, en particulier contre le scandaleux projet de directive Bolkestein qui organise le dumping social dans l’Union.

 

Le Conseil d’administration considère que cette consultation sur un sujet légitimement perçu comme crucial par les adhérents a permis une avancée significative de la démocratie participative au sein de l’association. Le nombre d’adhérents qui ne se sont pas prononcés montre cependant que, même au sein d’Attac, un gros travail d’explication du contenu du traité reste à faire, l’expérience ayant prouvé que plus on le connaît et plus on le condamne.

 

Dès à présent, Attac s’engage dans la campagne pour un « non » authentiquement européen. Elle le fera en respectant son identité et sa spécificité de mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action, et en s’adressant à l’ensemble des citoyens. Cette campagne s’effectuera en lien avec les autres priorités de l’association : pour des taxes globales, pour l’annulation de la dette publique des pays en développement, contre les paradis fiscaux, contre l’AGCS, contre les OGM, pour la souveraineté et la sécurité alimentaires, etc.

 

Le comportement, d’une partialité inouïe, des grands médias lors du référendum interne du PS donne un avant-goût du déluge de propagande en faveur du « oui » auquel il faut maintenant s’attendre. Les budgets de la Commission et du gouvernement Raffarin vont également être mis à contribution sans retenue afin d’occulter le contenu réel du traité et de susciter de fausses peurs dans l’opinion.

 

A cette entreprise de bourrage de crâne, Attac répondra d’une manière argumentée, texte du traité en main, et en priorité par de multiples actions citoyennes et de proximité. A cette occasion, elle mettra en avant ses propositions alternatives pour un « autre » Europe possible. Tout en menant ses actions propres, l’association les articulera avec les initiatives déjà en cours. A cette fin, elle prendra prochainement contact avec les associations, les syndicats et les partis politiques démocratiques résolus, eux aussi, à contribuer à la victoire du « non ».

 

Dans le cadre de la campagne d’Attac, deux grands rendez-vous internationaux sont déjà programmés : le 19 mars, à Bruxelles, et en coordination avec les autres Attac d’Europe, pour une manifestation principalement centrée sur l’exigence d’une Europe sociale ; le 30 avril, à Paris, pour un rassemblement autour d’un double thème : l’Europe que veulent les Européens ; l’Europe - la même - que le reste du monde attend, avec la participation d’intervenants des quatre continents.

Ces initiatives vont coûter très cher. Face aux énormes ressources médiatiques et budgétaires des forces néolibérales, Attac peut uniquement compter sur la mobilisation de ses adhérents et sympathisants, et sur leur solidarité financière. C’est pourquoi, dans les jours à venir, l’association lancera une grande souscription avec un objectif de 200 000 euros. C’est très peu par rapport aux moyens du « oui ». Démultipliée par le potentiel militant de ses membres, cette somme pèsera néanmoins très lourd en faveur de la victoire du « non ».

 

Attac, Paris, 12 décembre 2004.